Vers la fin de la coprahculture ? Etude des systèmes de production agricole des Tuamotu

Actu de l'Iram

La Direction de l'Agriculture de Polynésie et l’IRAM-AgroParisTech s’efforcent, depuis 2019, de mettre en oeuvre un programme de réalisation de diagnostics agraires sur les cinq archipels que constitue le territoire de la Polynésie française. Ces travaux visent à améliorer la connaissance des pratiques agricoles et d’élevage ainsi que les enjeux de développement sur l’ensemble du territoire. Ils accompagnent le pilotage, par la DAG, du Schéma directeur Agriculture qui vise à accompagner la transformation de l’agriculture sur le territoire pour les dix prochaines années (2021-2030).

Compte-tenu des difficultés rencontrées dans la réalisation des travaux de terrain durant la pandémie de Covid, une étude complémentaire, adossée à la problématique de la coprahculture, a été réalisée dans les Tuamotu. En effet, face au constat d’une baisse de production livrée à l’huilerie de Tahiti depuis 2015, il s’agissait d’approfondir différentes hypothèses concernant les conditions du milieu, la conduite des plantations ou, plus globalement, la place de cette production dans les systèmes d’activités des agriculteurs de l’archipel.

L’étude confirme que le statut actuel majoritaire du foncier est celui de l’indivision. Il empêche la pleine mise en valeur des cocoteraies, qui sont de moins en moins entretenues, amendées et régénérées. Le manque de sécurisation globale du foncier ne permet donc pas aux coindivisaires d’investir à long terme sur leur système d’exploitation. Par voie de conséquence, on constate un manque d’attractivité croissant pour les jeunes générations qui se tournent vers des activités dans d’autres secteurs économiques, jugés plus rémunérateurs.

La sénilité croissante des cocotiers et l’absence de transferts de fertilité conduisent ces systèmes à produire de moins en moins. Ils sont également touchés par un certain nombre de ravageurs, plus ou moins prégnants selon les îles. Dans certains cas, comme à Mataiva, l’embroussaillement des parcelles permet un développement massif de rongeurs qui mangent un nombre important de jeunes noix de coco. Enfin, et de façon hétérogène selon la morphologie de l’atoll considéré, le réchauffement climatique ajoute une incertitude supplémentaire quant à la résilience des cocoteraies. En effet, la raréfaction des épisodes pluvieux et l’augmentation des périodes de sécheresse, la salinisation probable de la lentille d’eau et les risques de submersions marines qui tendent à s’accroître sont autant de facteurs qui affaiblissent les cocoteraies.

Face à cette situation, l'étude examine les moyens pour accompagner la transition de systèmes « monospécifiques cocoteraie » vers des systèmes plus diversifiés et durables.

Retour aux actualités