Politiques agricoles et d'intégration régionale

L’Iram intervient sur ce thème du niveau local à l’international et auprès d’acteurs très divers — depuis les ruraux jusqu’aux agences de coopération en passant par les États — afin de mettre en cohérence dynamiques de développement local, stratégies nationales, politiques régionales et négociations internationales. Ses interventions concernent la négociation, la concertation des acteurs et la médiation, l’accès à l’information, ou encore l’appui à la définition de politiques agricoles.

Élaboration de politiques agricoles concertées et négociées

Les processus de libéralisation des échanges et de décentralisation des décisions depuis les années 1990 ont engendré :

  • la réforme des politiques publiques;
  • le désengagement des États dans le pilotage des politiques agricoles et donc l’émergence et la montée en puissance de nouveaux acteurs, notamment société civile et secteur privé ;
  • la promotion des partenariats publics-privés.

Le bilan mitigé des politiques de libéralisation, combiné à la montée en puissance de ces nouveaux acteurs, a rendu nécessaires la réhabilitation et le renouvellement de l’action publique dans le secteur agricole. Dès lors, on constate :

  • Une réorientation des politiques agricoles qui visent la correction des défaillances du marché et la fourniture de biens publics (que le marché ne peut produire), la régulation de la concurrence, l’accès à l’information des acteurs, le développement de services (crédits et assurances agricoles) ou encore la réduction des inégalités. Ces objectifs sont poursuivis à travers une action concertée et coordonnée de l’État, du marché et de l’action collective.
  • Un repositionnement des acteurs les uns par rapport aux autres et la redéfinition de leurs rôles. Les acteurs de la société civile ont besoin de construire leurs positions, de renforcer leurs capacités de négociation et de décision, d’accéder à une information actualisée pour contribuer à l’élaboration des politiques publiques afin qu’elles puissent répondre à leurs besoins et attentes. On observe également le retour de la légitimité de l’État à intervenir directement sur différentes questions : protection sociale, stocks de sécurité alimentaire, bonification du crédit agricole, etc.
  • Une modification de la nature des appuis nécessaires à l’élaboration des politiques. D’une aide à la décision dirigée vers l’État, on est dorénavant passé à un appui à la négociation et à la concertation entre plusieurs types d’acteurs : pouvoirs publics (État et collectivités locales), opérateurs privés et organisations socio-professionnelles.

Par ailleurs, le contexte actuel d’intégration régionale des politiques commerciales — à travers les accords de partenariat économique (APE) nouvellement signés ou en cours de signature entre l’Union européenne et les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) — engendre de nouveaux défis pour les pays du Sud concernés : concurrence sur leurs marchés agricoles, perte de recettes douanières essentielles aux budgets des États, etc. Dès lors, ces pays sont demandeurs d’analyses des impacts de ces APE sur leurs économies, sur les plans commercial et fiscal. Les questions sur le degré d’ouverture ou de protection commerciale des pays mobilisent également gouvernements et société civile.

L'approche de l'Iram

Face à ces enjeux, l’Iram intervient à différents niveaux, du local à l’international — depuis les ruraux jusqu’aux stratégies d'insertion à l’international — et auprès d’acteurs très divers :

  • Appui à la structuration et à la capacité de négociation (i) des collectifs d'acteurs ruraux afin d’accroître leur participation dans les instances de décision et de gestion et ainsi réduire les déséquilibres entre acteurs et (ii) des gouvernements, par le développement d'argumentaires solides pour défendre l'intérêt des pays dans les enceintes de négociation au niveau international.
  • Mise à disposition de dispositifs d'appui pour l’accès à l’information et aux ressources (pour les filières agroalimentaires) afin d'équilibrer cet accès à l'information, d'éviter l'accaparement des marges par certains acteurs et de réduire les asymétries.
  • Médiation entre divers acteurs— organisations de base, opérateurs privés, décideurs publics, États, collectivités territoriales, agences de coopération — et sur différents thèmes — intégration régionale et les politiques commerciales, prévention et la gestion des crises alimentaires, lutte contre la pauvreté, etc. — pour construire des politiques concertées.
  • Appui à la définition de politiques agricoles, nationales ou régionales, à différents niveaux : (i) renforcement des capacités des décideurs publics et des responsables professionnels en matière d’élaboration de propositions, (ii) accompagnement des processus d’élaboration aux niveaux technique et de la concertation entre acteurs, (iii) formation des décideurs (économie publique et techniques d’argumentation), (iv) réalisation d’études d’impact et formulation de recommandations.
  • Expertise en matière d’analyse économique pour une meilleure connaissance de la réalité des échanges, notamment régionaux, et de la compétitivité des économies.