Etude de faisabilité - Pisciculture en Guinée

Actu de l'Iram

Alors que la production aquacole a, depuis quelques années, atteint, sinon dépassé, le tonnage des poissons issus de la pêche et que les ressources halieutiques ne cessent de diminuer en raison de la surpêche, l’aquaculture suscite un intérêt croissant au niveau de la sécurité alimentaire.

En Afrique de l’ouest, la Guinée dispose, depuis une vingtaine d’années, d’une expérience réussie de « pisciculture d’étangs » en Guinée forestière, grâce à des innovations dans les aménagements de bas-fonds et un accompagnement technique attractifs pour les exploitations familiales.

A l’échelle nationale, un inventaire des potentiels piscicoles a été réalisé à l’initiative de la Direction Nationale de la Pisciculture afin d’ouvrir la voie au « changement d’échelle » des innovations piscicoles de Guinée forestière. Dans les quatre régions naturelles du pays, différents milieux favorables à la pisciculture ont été recensés : mares des plaines d’exploitation ; retenues des barrages hydro-électriques et des périmètres irrigués ; bas-fonds, excavations minières, etc.

Pour formuler ce projet national d’extension de la pisciculture, l’IRAM a constitué une équipe qui s’est basée sur la capitalisation des référentiels existants en Guinée forestière et a évalué, avec les acteurs, les différents potentiels et pratiques au niveau du pays. L’évaluation multicritères (techniques, économiques, sociaux et environnementaux) a permis de prioriser les systèmes techniques potentiellement viables à partir des références guinéennes et dans d’autres pays de la sous-région, un dispositif projet a été structuré et ses impacts économiques et sociaux ont été analysés.

Fort de ces travaux, la Direction nationale de la pisciculture a engagé l’instruction du projet PisCoFam d’élargir la production piscicole nationale en procédant par priorités et adaptation suivant les conditions locales. A l’échelle nationale, le projet vise également à créer les conditions institutionnelles (renforcement des institutions et des compétences) pour accompagner une dynamique susceptible de pallier à l’épuisement progressif des ressources halieutiques et substituer l’importation de poissons congelés par une production nationale durable, génératrices d’emplois et de revenus en milieu rural.

A la différence de nombreuses autres tentatives de « greffe » de la pisciculture - de subsistance dans certains cas ; capitalistique dans d’autres (« aquabusiness ») - il s’agit de l’une des rares expériences qui s’est ancrée, et développée, en Afrique subsaharienne. Outre sa contribution à la sécurité alimentaire comme source de protéines animales de qualité, elle présente un intérêt socio-économique et environnemental avéré en matière de développement rural.

Retour aux actualités