Développement humain, préservation des ressources naturelles et dérèglements climatiques
Les sociétés rurales de nombreux pays en développement sont confrontées, depuis plusieurs décennies, à d’importantes mutations institutionnelles, socio-économiques et écologiques : dérèglements climatiques, forte croissance démographique, inégalités et pauvreté, rapide urbanisation, retrait des États, intégration dans les marchés régionaux et internationaux... Les dérèglements climatiques augmentent la vulnérabilité des agricultures alors que les besoins croissants en produits agricoles (alimentaires ou pas) exercent une forte pression sur les ressources naturelles dans ces pays. En outre :
- La perte de légitimité ou de pertinence des règles coutumières d’accès aux ressources naturelles — qui sont souvent en contradiction avec les législations nationales en la matière —, augmente le risque de conflits entre usagers des ressources dans ces pays.
- L’accès au foncier est problématique, notamment en Afrique, du fait de la coexistence et parfois du conflit entre différents droits — coutumier, communautaire, privé, public, etc. —, des migrations vers des espaces peu peuplés, conséquence d’une forte croissance démographique, de l’accaparement des terres agricoles par des investisseurs privés. Tout ceci concoure à la raréfaction du foncier disponible en zone rurale et à la multiplication des conflits entre migrants et autochtones, entre agriculteurs et éleveurs, etc.
- La préservation de la biodiversité et le développement humain sont rarement atteints conjointement dans les aires protégées, souvent gérées en excluant les populations locales. Or, il est difficile de mettre en place des politiques efficaces de préservation de la biodiversité sans l’adhésion de ces dernières. En dehors d'aires spécifiques, les logiques de croissance économique priment souvent au détriment de la préservation de la biodiversité. De plus, la prise en compte de la biodiversité dans les stratégies de développement exige le changement des modèles techniques et économiques actuels.
- Les nombreuses incertitudes qui règnent autour des changements climatiques ne favorisent pas de définir les techniques qui permettront de limiter l’impact de ces changements sur les rendements agricoles ou la productivité de l’élevage.