Sécheresse, déficit céréaliers nationaux ou régionaux, perturbation des marchés internationaux ou régionaux, déficits fourragers, conflits et crises politiques, inondations… Depuis 2005, les pays sahéliens font l’objet de crises alimentaires et nutritionnelles récurrentes. La succession de ces crises est un premier facteur de vulnérabilité pour les populations sahéliennes souvent démunies. Ces crises interviennent en effet dans un contexte de précarité structurelle — pauvreté, fragilité institutionnelle, faible accès aux services publics, etc. — confronté à des dynamiques à plus long terme — croissance démographique, urbanisation, dérèglements climatiques, etc. À cela s’ajoute l’instabilité politique de la région qui contribue à compliquer la situation sécuritaire et à limiter la mise en œuvre de solutions durables.
Ces facteurs structurels et conjoncturels dégradent non seulement la situation alimentaire et nutritionnelle des populations sahéliennes, mais aussi leurs moyens d’existence, les contraignant alors à recourir à des mécanismes d’adaptation préjudiciables à court terme — endettement, vente bradée de biens ou de bétail, mauvaise alimentation (qualité, quantité), déscolarisation, migrations, etc. Ces stratégies de survie entretiennent et inscrivent ces populations dans des trappes à pauvreté sur le long terme.
Afin de répondre à ces crises durablement, les politiques publiques inscrivent dorénavant certains principes :
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Mieux gérer les crises alimentaires pour éviter leurs conséquences à court et long termes.
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Compléter les approches réactives par des actions de prévention orientées vers tous types de risques et de facteurs de vulnérabilité, aux échelles individuelles ou familiales.
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Prendre en compte la question alimentaire ainsi que d’autres aspects du bien-être des populations — aspects sanitaires, soins infantiles, etc. — dans la prévention et la gestion des crises.
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S’inscrire dans une perspective à long terme afin de mieux gérer les tensions entre objectifs à court terme — traiter la malnutrition aiguë par exemple — et préoccupations à moyen-long terme — comme adopter des approches durables de prévention.