Variabilité des prix agricoles sur les marchés internationaux, libéralisation des échanges internationaux et des économies agricoles, segmentation accrue des marchés, retrait de l’État, forte croissance démographique, changement des habitudes alimentaires des consommateurs, urbanisation rapide, multiplication des normes de production, de transformation et de commercialisation, sont autant de défis pour les filières agroalimentaires des pays du Sud. Par ailleurs, les exploitations familiales agricoles — qui assurent l’essentiel de la production agricole dans la plupart des filières — sont plus ou moins bien connectées aux marchés et sont confrontées à la concurrence déloyale des produits importés. En outre, la répartition des richesses créées tout au long d’une filière se fait souvent en leur défaveur.
Ces faiblesses sont accentuées, d’un côté, par un déficit ou une asymétrie d’information — prix, marchés, qualité des produits, etc. — et de négociation entre acteurs de la filière et, d’un autre côté, par la difficulté des décideurs publics comme des professionnels, à analyser les effets des politiques de filières — fiscalité, tarification douanière, normalisation des produits, quotas, etc. — mises en œuvre.
Dans ce contexte, il est nécessaire de :
- Accompagner l’insertion dans des conditions satisfaisantes des agriculteurs familiaux dans les marchés, ce qui nécessite à la fois des politiques favorables, la mise en place de référentiels techniques et économiques adaptés et des actions pour que les filières ne soient plus déconnectées de leurs territoires d’origine.
- Structurer et professionnaliser les filières agro-alimentaires pour un bénéfice partagé entre acteurs, au travers d’organisations professionnelles agricoles et d’organisations interprofessionnelles, ce qui permet à la fois d’améliorer le fonctionnement des filières, leur compétitivité et l’approvisionnement des marchés en croissance.