Elevage, pastoralisme et hydraulique pastorale

Depuis les années 1970 et ses travaux d’hydraulique pastorale, les démarches de l’Iram ont progressivement intégré les autres champs du développement pastoral durable : accès à la santé, à l’éducation et aux marchés, droits fonciers et d’accès aux ressources, concertation multi-acteurs, adaptation au changement climatique, résilience pastorale et amélioration des politiques publiques.

Sécuriser les hommes et les troupeaux

L’élevage pastoral mobile (transhumance) est particulièrement adapté aux zones sèches d’Afrique sub-saharienne. Le pastoralisme est une des activités clés de ces régions en contribuant à la sécurité alimentaire des pasteurs et de leurs familles mais aussi en jouant un rôle essentiel dans l’économie agricole en fournissant les réseaux commerciaux en produits animaux. Dans certains pays, notamment sahéliens, l’élevage représente la première source de produits d’exportation. La mobilité des hommes et des troupeaux est ainsi indispensable à la viabilité sociale, économique et environnementale de l’élevage pastoral dans ces régions.

Pourtant l’élevage pastoral est soumis à des difficultés grandissantes, du fait de l’aggravation des crises climatiques, de l’accroissement de la pression agricole, de droits collectifs sur les parcours insuffisamment reconnus et de politiques inadaptées. Par ailleurs les problèmes d’insécurité dans les zones pastorales (Mali, Niger, Tchad, Nigeria, Cameroun...) s’ajoutent aux contraintes. Ces évolutions menacent les pratiques de transhumance en limitant l’accès aux ressources pastorales (parcours et eau).

Dans ce contexte, sécuriser les systèmes pastoraux et garantir la mobilité des hommes et des troupeaux constituent ainsi un des enjeux majeurs du pastoralisme dans ces régions. À cette fin, il est indispensable que les politiques publiques de développement pastoral soient améliorées et des infrastructures performantes créées (puits, marchés, aires d’abattage). La concertation au niveau local et régional multi-acteurs (accord sociaux, balisages d’axes de transhumance, implication des éleveurs dans les instances) est à ce titre essentielle ainsi que la participation des éleveurs aux politiques nationales et sous régionales afin de faire valoir leurs droits (accompagnement de réseaux d’éleveurs et définition des politiques pastorales).

Savoir-faire

Dans une perspective de pastoralisme durable, l’approche de l’Iram vise :

  • l’étude des pratiques des éleveurs et des organisations sociales dans la gestion des systèmes agro-pastoraux, la négociation des droits et la construction d’accords sociaux ;
  • le renforcement des capacités de négociation des représentants des éleveurs avec les autorités locales, l'accompagnement des instances de concertation et de sécurisation du foncier pastoral, la gestion sociale des ouvrages hydrauliques afin de limiter les conflits ;
  • la sécurisation de la mobilité des troupeaux et la maîtrise des impacts écologiques négatifs (surpâturage) : construction ou réhabilitation de points d’eau, mares, accompagnement de négociations avec balisage sélectif de couloirs de transhumance et d’aires de stationnement ;
  • l’amélioration des politiques publiques de développement pastoral : animation du dialogue politique aux échelles nationales et sous régionales, élaboration et mise en œuvre de programmes, accompagnement de production de stratégies et de textes règlementaires.