L’élevage pastoral mobile (transhumance) est particulièrement adapté aux zones sèches d’Afrique sub-saharienne. Le pastoralisme est une des activités clés de ces régions en contribuant à la sécurité alimentaire des pasteurs et de leurs familles mais aussi en jouant un rôle essentiel dans l’économie agricole en fournissant les réseaux commerciaux en produits animaux. Dans certains pays, notamment sahéliens, l’élevage représente la première source de produits d’exportation. La mobilité des hommes et des troupeaux est ainsi indispensable à la viabilité sociale, économique et environnementale de l’élevage pastoral dans ces régions.
Pourtant l’élevage pastoral est soumis à des difficultés grandissantes, du fait de l’aggravation des crises climatiques, de l’accroissement de la pression agricole, de droits collectifs sur les parcours insuffisamment reconnus et de politiques inadaptées. Par ailleurs les problèmes d’insécurité dans les zones pastorales (Mali, Niger, Tchad, Nigeria, Cameroun...) s’ajoutent aux contraintes. Ces évolutions menacent les pratiques de transhumance en limitant l’accès aux ressources pastorales (parcours et eau).
Dans ce contexte, sécuriser les systèmes pastoraux et garantir la mobilité des hommes et des troupeaux constituent ainsi un des enjeux majeurs du pastoralisme dans ces régions. À cette fin, il est indispensable que les politiques publiques de développement pastoral soient améliorées et des infrastructures performantes créées (puits, marchés, aires d’abattage). La concertation au niveau local et régional multi-acteurs (accord sociaux, balisages d’axes de transhumance, implication des éleveurs dans les instances) est à ce titre essentielle ainsi que la participation des éleveurs aux politiques nationales et sous régionales afin de faire valoir leurs droits (accompagnement de réseaux d’éleveurs et définition des politiques pastorales).