Le 11 septembre 2024, l’Iram a organisé une demi-journée interne de réflexion sur les systèmes alimentaires. Ce thème est au cœur du Projet Iram et concerne de nombreux travaux et réflexions engagés par les équipes techniques. Plusieurs axes de recherche, relatifs à la transition des systèmes alimentaires, ont été tracés en 2022. Ils mobilisent les équipes de façon transversale sur de nombreux sujets d’intérêt des salariés (sécurité alimentaire et nutrition, filières agricoles et d’élevage, développement territorial). Le but de cette demi-journée était de présenter quelques travaux récents s’inscrivant dans cette thématique, de partager en interne les réflexions et approches adoptées et de susciter les échanges entre les équipes.
La nécessaire transition du système alimentaire fait l’objet d’un consensus international : les externalités socioéconomiques, environnementales, nutritionnelles et sanitaires générées par le système agro-industriel qui s’est progressivement imposé ne sont pas soutenables ; à différentes échelles, des initiatives tentent de mieux maitriser ces externalités et d’engager les processus nécessaire pour une transition durable sur le long terme.
A travers ses activités, l’Iram est acteur et témoin des enjeux associés à la transition des systèmes alimentaires. Il met en œuvre et accompagne des initiatives et des acteurs qui sont parties prenantes de ces transformations. Par ses travaux d’expertise, l’Iram contribue à la production de connaissances pour alimenter les politiques publiques agricoles et alimentaires.
En 2022, les équipes de l'Iram décident d’investir la problématique des systèmes alimentaires en mobilisant et structurant les travaux en cours autour d’un programme de recherche. Il s’agit de se saisir du concept, de contribuer à la production et au partage de connaissances pour construire la transition vers des systèmes alimentaires durables et sains. L’objectif est de mettre en débat la pertinence des modèles proposés en réponse aux impasses des schémas actuels ; relayer les initiatives alternatives vecteurs d’innovations pouvant contribuer à la durabilité des systèmes ; remettre en question les pouvoirs de décision politique à tous les niveaux, du local à l’international.
Début septembre 2024, une demi-journée technique a été organisée sur le thème des systèmes alimentaires pour engager une discussion en interne à l’Iram sur la question des systèmes alimentaires ; présenter les questions que l’on se pose et les discuter en collectif ; et faire progresser nos réflexions pour enrichir notre projet de recherche.
Ce moment organisé par et pour les salariés de l’Iram a permis de partager les résultats de quelques travaux s’inscrivant dans le champ de la transition des systèmes alimentaires et d’échanger sur les approches et méthodes expérimentées dans les travaux de terrain et/ou d’expertise par les différentes équipes techniques.
Trois axes de réflexion ont été explorés :
- Comment accompagner les politiques publiques au Sud pour engager la transition des systèmes alimentaires ? Cette question a été illustrée par les activités conduites dans le cadre du projet SASI-SPI en Sierra Léone dans lequel l’IRAM accompagne le gouvernement Sierra Léonais dans l’adoption de chemin de transition pour un système alimentaire plus sain et plus inclusif.
- Quels enjeux associés à la territorialisation des systèmes alimentaires ? Les discussions se sont appuyées sur des enseignements tirés de travaux conduits en Afrique de l’Ouest (filière laitière) et à Mayotte (accompagnement d’un Projet Alimentaire Territorial pour une communauté de communes).
- Est-ce qu’une demande du marché pour des produits de qualité peut permettre une transition favorable des systèmes alimentaires ? La question a été abordée en considérant la demande des marchés institutionnels, la demande – en particulier des marchés des pays du Nord - pour des produits affichant des démarches responsables, ainsi que la demande des consommateurs au Sud en matière de qualité.
Les échanges ont permis de mettre en avant d’autres travaux en cours comme ceux menés en Polynésie en lien direct avec les systèmes alimentaires ou encore les travaux sur les engagements des gouvernements dans le domaine de la nutrition ouvrant le débat de la place de la nutrition dans les systèmes alimentaires.
Ils ont également mis en lumière la prégnance des contextes institutionnels et des jeux d’acteurs (poids relatif de la puissance publique et des cadres réglementaires, du secteur privé et de la société civile, et leurs interrelation) et géographiques (économies insulaires versus marchés agricoles continentaux) dans l’illustration de la grande diversité des situations.