Rencontre-hommage organisée par le Collectif pour la commémoration du centenaire de la naissance de Mehdi Ben Barka

Actu de l'Iram

L'année 2020 marque le centenaire de la naissance de Mehdi Ben Barka et le 55ème anniversaire de sa disparition. A cette occasion, un collectif s'est constitué en France et s'est engagé à mener des actions durant cette année. Pour marquer le début des activités du Collectif, une rencontre-hommage a été organisée le jeudi 30 janvier 2020 à Paris.

Deux membres de l'Iram, Etienne Beaudoux – à qui nous devons ce compte-rendu détaillé – et Jean-Michel Fuster, étaient présents lors de cette rencontre-hommage.

Cette soirée riche et émouvante a duré près de trois heures et a mis l'accent sur l'homme et ses qualités et sa dimension historique dans les luttes d'indépendance et la Tricontinentale.

  • En introduction, l’historien René Galissot a rappelé que « ce mort aura la vie longue » puisque, aujourd'hui au Maroc, un comité regroupe 34 organisations pour la mémoire et la vérité autour de Mehdi Ben Barka.
  • Mustapha Madji, membre du collectif a rappelé le combat dans lequel s'inscrivait l'action de Mehdi Ben Barka (la république du RIF en 1923)
  • Bachir Ben Barka a retracé l'histoire personnelle et politique de son père et fait le point sur « l'affaire » de son enlèvement et de sa disparition, avec les zones d'ombre et complicités diverses (France, Etats Unis, Israël).
  • Maurice Buttin l'avocat « historique » a quant à lui évoqué les murs nombreux auxquels se heurta la quête de vérité avec les archives déclassées desquelles ont été extraits des documents jugés à priori sans objet jusqu'au « secret défense » (SDECE) à Paris comme à Rabat ou à Washington
  • Saïd Bouamama, sociologue et militant associatif et politique, a retracé le portrait politique de Medhi Ben Barka, « figure de la révolution africaine ». Il a notamment insisté sur le rôle de Mehdi Ben Barka dans la Tricontinentale et sur la dimension humaine de son engagement.

Chef de file du mouvement tiers-mondiste et panafricaniste, Mehdi Ben Barka incarne le contexte - de l'accession à l'Indépendance des anciennes colonies et de l'émergence d'une identité propre aux pays du tiers-monde - qui a vu la naissance de l’Iram. En effet, l’Iram est à l’origine une association de droit international dont les activités ont démarré en 1957 au Maroc, peu après son indépendance. Les deux initiateurs, Henryane de Chaponay, qui vivait au Maroc depuis 1943 où elle s’était liée aux réseaux indépendantistes, et Yves Goussault, qui avait été envoyé au Maroc par l’IRAMM (prédécesseur de Emmaüs International), avaient développé une méthodologie « d’animation » qui devait contribuer à refonder les rapports entre les citoyens et l’administration. Ils avaient reçu l’appui politique de Mehdi Ben Barka pour mettre en place les premières activités soutenues par l’IRAM. Autour des relations entretenues par Henryane, des liens ont été renoués entre l’IRAM et l'Institut Mehdi Ben Barka- mémoire vivante.

 

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