Depuis le milieu des années 2000, l’AFD s’est de plus en plus investie dans la gestion des aires protégées, en visant non seulement à concilier conservation et développement économique, mais également à enclencher une dynamique de développement à partir de la protection et de la gestion durable et concertée des écosystèmes.
Jeune parc créé en 2001 et comprenant de nombreux habitants, le Parc national du Limpopo (PNL) est emblématique de cette approche du développement des aires protégées. Aux côtés de la KfW, de la Banque mondiale et de la Fondation Peace Parks, l’AFD en est devenue le principal bailleur en 2006. Outrel’importance des enjeux, c’est en raison de ce caractère emblématique que l’AFD a souhaité réaliser une évaluation Ex Post du PNL.
A travers la réalisation d’une double évaluation, écrite et filmée, l’AFD vise un public plus large et entend aborder l’analyse évaluative sous des angles différents. Les analyses audio-visuelle et écrite ont été conduites en parallèle, au sein du même processus d’évaluation, afin de mettre
à profit leur complémentarité.
L’évaluation souligne la pertinence du projet et du montage institutionnel proposé par l’AFD qui a mis les autorités mozambicaines en situation de maîtrise d’ouvrage, en cohérence avec la volonté de renforcer leurs compétences, leurs capacités et leur autonomie de gestion. La capacité d’adaptation du projet et de l’AFD au contexte d’intervention et sa flexibilité sont reconnues. Néanmoins, l’évaluation souligne que le développement touristique est loin d’atteindre la fréquentation escomptée, d’où des revenus directs et indirects du tourisme pour les communautés encore faibles. La flambée du braconnage dans la zone a constitué une évolution majeure du contexte d’intervention. La concentration sur cette problématique urgente s’est faite au détriment d’enjeux de développement de plus long terme, initialement prévus sur la base d’activités de développement économique et social à destination des populations locales. Un des défis les plus importants consiste encore aujourd’hui, malgré les progrès accomplis, à développer les compétences nationales dans le domaine de la conservation, mais aussi du développement communautaire.
Les évaluateurs pointent dans les leçons apprises l’importance de ne pas sous-estimer l’assistance technique, les moyens et surtout le temps nécessaire pour mettre en œuvre des processus participatifs et lancer des
initiatives de développement socioéconomique, la nécessité d’une forte implication des autorités locales dans le processus de planification et de mise en œuvre du développement socioéconomique du parc et la nécessaire prise en compte dès les phases de faisabilité des risques potentiels liés au braconnage.