Nous avons eu la tristesse d'apprendre le décès, le 18 mai 2024, de Marie-Jo Doucet, une figure marquante de notre association et de l’histoire de l’Iram. Nous reproduisons ici le texte lu par Jérôme Coste, Marie-Jo Demante et Philippe Deygout (salariés actuels ou anciens de l'Iram) lors de ses obsèques. Ce texte s'est en parti inspiré des nombreux témoignages que nous avons reçus.
Marie-Jo est entrée à l’Iram à la fin des années 1960 pour travailler dans l’animation féminine au Niger, pays où elle avait été enseignante. Après le Niger, ce fut la Mauritanie puis le siège à Paris où elle fut chargée de recherche pendant presque une dizaine d’années, réalisant de nombreuses missions dans divers pays d’Afrique et des Caraïbes. Puis le Mali jusqu’en 1990 avant de revenir au siège pour quelques années après son terrible accident de la circulation au Mali. Ses sujets de travail étaient surtout concentrés sur l’appui aux organisations de productrices et de producteurs afin d’augmenter leurs marges de manœuvre dans les circuits économiques, l’accès à la terre, l’accès à l’eau.
Des nombreux messages que nous avons reçus, des mots reviennent souvent : rigueur, finesse des analyses, exigence. Marie-Jo était exigeante pour elle-même. Elle l’était aussi pour les autres, elle tenait à ce que l’on fasse ce que l’on dit ! Elle nous l’a souvent rappelé dans la mise en œuvre de notre gouvernance interne à l’Iram.
D’autres expressions reviennent aussi souvent : « c’était une combattante, elle ne lâchait rien ». Les paysans de l’Office du Niger au Mali, notamment, auprès desquels elle a travaillé savent combien elle s’investissait à leurs côtés sur des questions difficiles.
Elle était parfois « rugueuse ». Il est certain que quelques hauts fonctionnaires africains ou membres des institutions de financement du développement ont eu mal aux oreilles en entendant certaines vérités dites par Marie-Jo.
Marie-Jo, nous l’admirions pour tout cela.
Mais Marie-Jo c’était aussi l’attention aux autres, la convivialité, la sensibilité, l’humour. Nous nous souvenons du plaisir des discussions et des rires partagés.
Marie-Jo fut un pilier pendant plus de 25 ans de notre famille parce que l’Iram c’est aussi une famille. Pas sûr qu’elle aurait aimé qu’on la qualifie de pilier mais elle aurait bien aimé ce mot de famille croyons-nous.
Nous sommes fiers qu’elle ait été avec nous, qu’elle ait ouvert certains des chemins sur lesquels nous cheminons aujourd’hui encore.
La Famille Iram est triste aujourd’hui. Marie-Jo nous manquera.